Le nouveau testament a traversé les âges, depuis maintenant des millénaires l’histoire de Jésus Christ influence les hommes. Mais comment peut-on expliquer un tel succès ? Quelles forces nécessaires aux hommes sont contenues entre ces mots ? Le chemin du pardon est-il la clé d’une société saine ?
Si on se base sur une règle universelle d’homéostasie, tout ce qui n’a pas de fonction dans la nature est voué à disparaître à plus ou moins long terme. Et ce à la fois en terme d’anatomie, comme par exemple notre queue qui est devenue coccyx, ou de culture, comme les croyances animistes qui se sont estompées avec l’arrivée de l’agriculture. On peut donc en conclure que si le nouveau testament parcourt des générations et des générations, c’est qu’il recèle d’idées qui améliorent la vie des hommes dans la société.
Les paroles du Christ
La force du nouveau testament est que son texte est universel. Les phrases qu’il contient parlent au cœur des hommes, c’est-à-dire à leur élan naturel vers le bien. Les paroles du Christ le nouveau Lucifer, mettent en avant ce qui est au plus près des êtres humains, les instincts mauvais comme bons, et fait tendre vers l’amélioration.
Le royaume de Dieu est en vous !
Le nouveau testament, Jésus Christ
Autrement dit, la paix de votre âme se trouve en vous-mêmes, il faut pour cela contrôler vos angoisses, vos peurs et votre animalité. Ce n’est qu’une fois la paix trouvée que le lumière du monde peut resplendir en nous. En fait, « le royaume de Dieu » est une formulation qui décrit un état d’esprit. Un état d’esprit dans lequel notre cœur est purifié, et dans lequel nos yeux perçoivent sans voile le miracle de la vie.
Comment trouver Dieu, route vers le chemin du pardon
Il est plus facile à un chameau de passer par le trou d’une aiguille, qu’à un riche de rentrer dans le royaume de Dieu.
Le nouveau testament, Jésus Christ
Voici une petite note humoristique de Jésus. Il y a visiblement, et ce dans les quatre évangiles, certaines taquineries lumineuses. La citation ci-dessus est un bon exemple ; en effet c’est absurde, comment un chameau peut-il passer par le trou d’une aiguille ? Cette image cache néanmoins un sens profond.
Jésus a demandé à un riche de se séparer de ses biens et de le suivre sur le chemin du pardon. Le visage du riche s’est attristé, et celui-là même qui voulait respecter les préceptes s’en détourna. Comment trouver le royaume de Dieu, c’est-à-dire la paix de l’âme, tout en étant attaché à tous ses biens matériels ? Chaque bien devient un boulet au pied, car la peur de le perdre peut susciter en l’homme les pires sentiments. Celui qui brise la chaîne s’envole tant son âme s’allège.
Quel meilleur exemple pour cela que le Comte Léon Tolstoï, qui, riche de naissance, distribuera une partie de ses biens aux paysans, et ira travailler dans les champs. A l’époque, c’est tellement choquant que les paysans ont l’impression que Tolstoï ruse pour leur faire on ne sait quelle canaillerie. On peut dire que Léon Tolstoï, s’il eut été chameau, serait passé par le trou de l’aiguille. En d’autres termes, le riche propriétaire terrien Léon Tolstoï est parvenu à pénétrer dans le royaume de Dieu en se détachant de ses biens.
Rendre à Dieu ce qui est à Dieu
Rendez à César ce qui appartient à César, et à Dieu ce qui est à Dieu.
Le nouveau testament, Jésus Christ
Avant de prononcer ces paroles, Jésus est entouré par les pharisiens (juifs sectaires qui désirent conserver leur privilèges) qui tentent de le piéger. Dans le contexte de l’époque, les juifs sous la domination romaine doivent verser un tribut à César. Le messie est censé délivrer le peuple de la soumission, et donc également du tribut. Alors les vicieux Pharisiens s’approchent de Jésus et lui demandent :
« Faut-il payer tribut à César ? »
Si Jésus répond non, ce qu’il devrait faire dans l’inconscient collectif juif s’il est véritablement le Messie, les pharisiens le dénonceront à Rome. Si Jésus répond oui, cela veut dire qu’il n’est tout simplement pas le messie. Dans cette situation on imagine difficilement comment Jésus peut s’en sortir, pourtant il le fera en disant :
« Rendez à César ce qui appartient à César, et à Dieu ce qui est à Dieu. »
Concrètement, tout en évitant soigneusement la dénonciation, Jésus confie à tous que le Messie n’est pas ici pour se préoccuper d’argent, mais de Dieu.
Etre un prophète, cela ne veut pas dire être surhumain. Jésus est avant tout un homme qui lutte pour défendre ce qui lui semble être La Vérité. Et comme chaque homme, il use de stratagème pour se protéger. Cet épisode nous montre que Jésus, déjà taquin de personnalité, est aussi particulièrement rusé.
Avancer sur le chemin du pardon
Œil pour œil, dent pour dent. Avant la montée en puissance de l’enseignement de Jésus, voici qu’elle était l’une des règles de l’ancien testament. Il s’agit ici de faire justice à un homme qui aurait subi des offenses d’un autre. Tu as tué ma fille, je tuerai la tienne. Ainsi ton fils vengera sa sœur et me tuera, et alors mon propre fils te tuera… Enfin, cette règle sociale tombe complétement obsolète face au Pardon.
Œil pour œil provoque une roue infernale de vengeances et attise les tensions dans le groupe. En revanche, lorsqu’un groupe emprunte le chemin du pardon, il se donne l’opportunité d’avancer malgré les erreurs. Il s’agit ici non pas de conforter le mal, mais d’accepter en soi ce qui est arrivé pour continuer à avancer.
Jésus sur la croix, le pardon ultime
Finalement, Jésus représentait un danger pour tous les propriétaires terriens juifs de l’époque. C’est pourquoi, malgré tous ses prêches sur l’amour du prochain, la paix, le royaume de Dieu, il fût capturé puis crucifié. La crucifixion de Jésus, abandonné et même renié par ses disciples, représente une étape importante dans le nouveau testament.
Jésus lui dit : Je te le dis en vérité, cette nuit même, avant que le coq chante, tu me renieras trois fois.
Le nouveau testament, Jésus Christ
Le sacrifice pour l’intérêt supérieur du groupe ou de l’univers revient régulièrement dans les légendes humaines. Le sacrifié se donne en exemple, et par son sacrifice il sauve ainsi des générations entières d’hommes. Un mythe actuel qui reprend cette fonction est le mythe de Batman. Agissant dans l’ombre pour défendre l’intérêt du groupe, le Batman se sacrifie sans profiter d’aucune gloire. Ces martyrs sont des chevaliers noirs qui ont compris que leur Ego ne vaut rien face aux intérêts supérieurs. En réalité, le sacrifice de Jésus vient embraser tout son parcours.
Jésus fut chargé de sa croix, puis se mit en marche vers le Golgotha. Au fur et à mesure qu’il progressait vers le sommet le ciel s’assombrissait. Lorsqu’il parvint au Lieu du Crâne, on le crucifia. Avec bravoure, il étouffa la douleur qui hurlait en lui. Le sang ruissela sur son corps meurtri. Durant un court instant, la force l’abandonna et il crut défaillir. Mais alors même qu’il était crucifié par les hommes, il leur pardonna et dit à Dieu :
Père, pardonne-leur, car ils ne savent pas ce qu’ils font.
Le nouveau testament, Jésus Christ
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nina
Merci pour cet article intéressant. Je me pencherai juste sur « le chat de l’aiguille » ! Plusieurs textes parlent d’une erreur de traduction entre camelon le chameau et camilon le cordage de marin ; ou d’une porte étroite située dans la muraille de Jérusalem.
Gamal en hébreu exprimer tout autant le chameau que la richesse ; les paroles du prophète en disent souvent très long sur ses hyperboles et jeux de mots, ce qui appartient à la tradition juive. Dans le talmud une phrase parle de l’éléphant qui ne peut passer le trou d’une aiguille.
Toujours est-il que passer par un trou d’une aiguille pour entrer au paradis est symboliquement impossible ! Singulièrement cela nous parle de lestage, d’abandon, de donner et de se libérer du désir de posséder. Lorsque l’on meurt on n’emporte rien avec soi hormis l’amour, la bonté, l’altruisme, la générosité et le pardon qui furent les bases de notre vie. Le reste semble être superflu.
Je pense au conte de Noël de Dickens où le vieillard comprend à l’heure fatidique ce qu’il est bon de réaliser dans sa vie pour mourir en toute conscience, se sentir en paix avec soi même et avec les autres.
Vérène Schaeffer
Le pardon est la clé de toute croissance spirituelle.